Pourquoi les emplois en télétravail sont de plus en plus en vogue dans la Silicon Valley ?

23 octobre, 2019


télétravail web développeur

 

San Francisco perd des habitants parce que les loyers sont trop chers pour presque tout le monde.

 

Par exemple Sarah et Robbie Tripp ont emménagé à San Francisco en 2016, débordant d'optimisme.

 

"Nous pensions au moment de notre arrivée : voici une ville pleine d'opportunités où on peut travailler dur et réussir" déclare Sarah, fondatrice d’un blog lifestyle.

 

Mais après une recherche d’un an pour trouver un logement convenable à acheter à San Francisco, le couple n'a trouvé "que des endroits à un million de dollars qui ressemblaient à des cabanes délabrées et qui avaient besoin d'être rénovés", et ils ont donc déménagé à Phoenix, la capitale de l'Arizona.

 

Ils sont passés d'un loyer de 2 500 $ à San Francisco pour un appartement avec une seule chambre à coucher et une salle de bain, loin des commerces et autres commodités, à l'achat d'une maison neuve avec quatre chambres à coucher et quatre salles de bain où ils pourront élever leur petit garçon nouveau-né.

 

A San Francisco, une façon de combattre les loyers élevés est de garder votre emploi dans la Silicon Valley, mais de l’exercer en télétravail.

 

La location d'un appartement bien situé avec une seule chambre à coucher y coûtant 4 000 $ par mois, vous pouvez comprendre pourquoi des ingénieurs informatiques avec des salaires à six chiffres vivent toujours en colocation.

 

La solution est de trouver un emploi dans la région de la baie de San Francisco, puis de déménager.

 

Parmi les Américains qui travaillent dans l’informatique, le travail à distance est une solution très recherchée pour lutter contre la hausse des loyers. Imaginez la conversation suivante :

 

John : "J'ai postulé pour un nouvel emploi. Si je l'ai, je quitterai San Francisco."

 

Amanda : "Tu vas me manquer ! Où est la compagnie ?"

 

John : "Eh bien, c'est à San Francisco. Mais je serai en Virginie."

 

Sur la côte Ouest, où l'espace est restreint et où les jeunes entreprises sautent sur l'occasion d'économiser de l'argent sur le loyer, les emplois qui sont 100 % en télétravail sont assez courants.

 

Glassdoor, le site d'évaluation des employés, a ainsi publié un article intitulé "Des jobs 100% télétravail ! Une liste d’entreprises cool où postuler aujourd'hui". GitHub, un site Web où les développeurs collaborent sur le code informatique, a publié une liste d'entreprises largement ou entièrement en télétravail opérant dans des domaines tels que le développement logiciel, la blockchain et l'analyse de donnée.

 

La plupart de ces emplois en télétravail sont, sans surprise, dans le secteur informatique. Il est difficile d'être un chef cuisinier qui travaille à distance. Mais dans quelques années peut-être que la vidéoconférence et la robotique changeront même cela.

 

Un écosystème de service aux entreprises existe déjà pour permettre aux salariés de communiquer plus facilement sans être au même endroit. La société de visioconférence Zoom a eu la très bonne idée de permettre aux participants d'utiliser un fond numérique (un arrière-plan incrusté dans la vidéo) pour que personne ne sachent que les utilisateurs étaient dans leur cuisine pendant une visioconférence pour leur travail. Les actions de Zoom, cotées à 36 $ plus tôt cette année, ont depuis plus que doublées pour atteindre 74 $.

 

Le travail à distance a tendance à cibler les jeunes générations, ce qui est logique lorsqu'on songe à l'importance de leurs prêts étudiants et au coût du loyer dans les villes où le marché du travail est important, comme Londres, New York et San Francisco. Pourquoi ne voudraient-ils pas vivre ailleurs et réduire les longs trajets domicile-travail tout en gagnant un bon salaire ?

 

Le travail à domicile peut également atténuer certaines des difficultés pratiques de la vie urbaine. En août, un concepteur de la société de logiciels de paiement Stripe a reçu 94 000 likes pour son tweet : "Je n'ai toujours aucune idée de la façon dont les gens peuvent travailler à temps plein, cuisiner souvent, faire de l'exercice régulièrement, profiter des fins de semaine, garder l'appartement propre. C'est basique, mais je ne peux pas toujours le faire."

 

Au milieu d'une bonne dose de sarcasme, les réponses à ce tweet ont été très intéressantes. Par exemple essayer la préparation de repas, les services de blanchisserie, les aspirateurs robotisés Roomba. Mais l'une des plus populaires consistait à repenser l'organisation traditionnelle du travail de bureau. "Les emplois actuels à temps plein (40 heures par semaine) ne sont pas conçus pour les célibataires, ce sont des reliques du passé et ils dépendent du travail non rémunéré d'un conjoint pour cuisiner, nettoyer, faire les courses, etc. En gros, tu ne peux pas être Homer buvant de la bière dans un bar sans que Marge s'occupe de la maison."

 

Le télétravail promet d'être une solution. Mais des employeurs se demandent comment s'assurer que les employés travaillent réellement ?

 

Buffer, une start-up de gestion de réseaux sociaux, dispose d'une équipe entièrement en télétravail après la fermeture de son bureau de San Francisco, et a qualifié le travail à distance de "grand privilège" pour son personnel. Pourtant, de nombreux emplois qui impliquent un travail à distance sont orientés résultats, ce qui fait qu'il est facile de vérifier que le travail a été effectué ou non.

 

Une autre question est de savoir si c'est vraiment bon pour les employés. D'un côté, ils peuvent déménager dans des endroits plus abordables. D'un autre côté, le problème de l'isolement et des frontières de plus en plus floues entre la maison et le travail peuvent être gênants.

 

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